La pandémie propice aux déménagements
28 mai 2021Encore plus de Québécois ont changé d’adresse dans la dernière année, notamment dans le but de s’acclimater au confinement et pour avoir accès à de grands espaces.
« Tout ce que les gens veulent, c’est de la lumière, un grand patio, un endroit pour planter des tomates, un terrain pour être capable de décompresser et aller dehors », résume Marc Lefrançois, courtier immobilier chez Royal LePage Tendance. Plus de 780 000 changements d’adresse ont été répertoriés par le gouvernement en 2020-2021. C’est 80 000 de plus que l’année précédente et un sommet en cinq ans, révèlent des données obtenues par Le Journal auprès du Service québécois de changement d’adresse. Depuis 2016-2017, 3,4 millions de personnes ont enregistré une nouvelle adresse. Durant cette période, l’intérêt pour les régions éloignées des grands centres urbains se faisait déjà sentir. Cette tendance s’est exacerbée durant la pandémie de COVID-19.
Montréal se vide
Par exemple, les migrations entrantes et sortantes de la région de Lanaudière ont impliqué une hausse nette de la population de 9000 personnes, selon l’Institut de la statistique du Québec. À titre comparatif, l’île de Montréal a perdu près de 36 000 citoyens. « Ces mouvements à l’intérieur du Québec sont venus cibler la demande immobilière dans des banlieues ou des MRC un peu plus éloignées qui n’étaient pas habituées à avoir un tel volume de transactions », observe Francis Cortellino, économiste à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). La popularité de villes comme Val-d’Or, en Abitibi-Témiscamingue, de Shawinigan, en Mauricie, ou de Sainte-Adèle, dans les Laurentides, a d’ailleurs entraîné une hausse du prix des maisons variant entre 15 % et 25 %, mentionne M. Cortellino.
Offre restreinte
Pendant que la mobilité de la population québécoise est croissante, il faudra patienter avant que l’offre du marché immobilier ne soit plus en surchauffe, rappellent les experts. Des projets de construction d’immeuble à condos, notamment, prendront plusieurs mois avant de voir le jour. « Le promoteur doit acheter les terrains, aller chercher les permis à la Ville, négocier son financement, mentionne Marc Lefrançois. Ça va prendre un bon bout de temps avant d’arriver avec un nouvel inventaire qui va répondre à cette demande-là. »